Article mis à jour le 17 juin 2024
Les modes de consommation ne cessent d’évoluer à travers le monde. Après de multiples scandales sanitaires, une prise de conscience de l’importance de la qualité des aliments pour la santé humaine…, les habitudes alimentaires commencent à bouger, notamment au niveau des sources de protéines.
SOMMAIRE
Quelles tendances dans le monde ?
En 2017, la consommation en protéines animales tend à diminuer, notamment dans les pays développés (Etats Unis, Canada, Europe) (Blezat consulting et al., 2017). Le cabinet d’étude Mintel prévoit que le marché mondial des alternatives aux produits laitiers augmentera de 16.6% dans les 7 prochaines années.
D’ici 2020, le marché des produits simili-carnés va également croître de 6.6%. Nous relevons aussi une tendance à de nouveaux régimes alimentaires : flexitarien, végétarien, végétalien, végan. Le flexitarien consomme peu de viandes mais de bonne qualité. En Europe, 30 à 40% seraient flexitariens contre 1⁄4 de la population au Royaume-Uni (Blezat consulting et al., 2017).
Quelques facteurs expliquant pourquoi on mange moins de produits d’origine animale ?
- Les messages nutritionnels depuis 1980
- Un coût élevé de la viande
- Des scandales alimentaires (ESB, la viande de cheval dans les lasagnes)
- Les idéologies
- Le rapport Homme-animal
- Les conséquences environnementales
Apparition de sous-tendances
Au fur et à mesure, des sous-tendances apparaissent dans les populations notamment des régimes de plus en plus diversifiés et de nouveaux aliments sur le marché :
- Flexitarisme
- Zéro protéines animales (végan, végétalien)
- L’envie de consommer plus de protéines végétales qu’animales
- Apparition des algues et insectes
- Manger des aliments issus de biotechnologie (Blezat consulting et al., 2017).
Les principaux moteurs de cet engouement pour la consommation de produits végétaux proviennent d’une réelle prise de conscience de leurs intérêts sur la santé, l’environnement et aussi une question d’éthique. La tendance « healthy », le manger sain, impacte également la consommation de viande. Ainsi, elle diminue pour laisser la place aux céréales légumineuses (INRA,2017).
Quelques pays se démarquent…
A l’inverse, les pays en développement tels que la Chine, l’Inde consomment de plus en plus de produits animaux et de lait. Effectivement, la Chine et l’Inde atteignent 46% de la consommation mondiale (viande.info). La consommation de viandes des pays en développement a augmenté de 43% par rapport à 1993 et de 30% pour le lait. La production mondiale de viande pour ces pays est passée de 36 à 47% et de 24 à 32% en lait. (APSARes, nd).
Quelques chiffres en Europe
La consommation de protéines animales en Europe a diminué pour les mêmes raisons évoquées ci- dessus. De plus, l’intérêt pour la consommation d’autres denrées alimentaires telles que les algues, séduit par leur propriété nutritionnelle (protéine et minéraux) et leur originalité (Blezat consulting et al., 2017). Nous observons une diminution de la consommation de viande, notamment des viandes bovines, ovines, caprines, d’œufs. La viande de porc et les produits laitiers stagnent. Nous pouvons observer une nette progression pour la viande de volaille et des produits halieutiques. La tendance « healthy » permet également de diminuer sa consommation de viandes, de lait, d’œuf.
En contrepartie, il y a une augmentation d’apport de céréales, légumineuses, fruits et légumes. Cependant, la consommation européenne de protéines animales est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale et plus élevée que celle recommandée par l’OMS (APSARes, nd).
Quelles protéines privilégient les Français ?
Un début de transition nutritionnelle
En France, les protéines animales occupent un place importante dans notre régime alimentaire. Au quotidien, 70% des protéines consommées sont d’origine animale. Cependant, le pays est en phase de transition nutritionnelle. En effet, il y a une diminution de la consommation de produits animaux notamment chez les jeunes générations avec l’accentuation de la crise économique en 2008. La viande rouge est considérée comme une viande trop chère. En fait, il existe une importante diminution de la consommation de viandes depuis 2008 à l’exception de la viande de volaille qui a subi une forte accrétion (Blezat consulting et al., 2017). C’est environ 8.5 millions de français qui consomment plus de 4 milliards de produits végétaux par an. Le budget de ces produits s’élève à 20 milliards d’euros par an (24presse).
La consommation de lait à également diminué et les produits issus de la mer stagnent. Certaines personnes trouvent des alternatives à la viande en consommant les produits animaux tels que les œufs et le fromage. Mais en général, il y a une demande de plus en plus forte pour les protéines végétales.
Quels critères nous motivent à changer leur mode de consommation ?
Les raisons de ce changement de régime et deviennent des critères de choix des consommateurs s’expliquent par :
- Les conséquences sur l’environnement
- Les conditions de productions et de transformations des produits carnés (abattage)
Les principaux moteurs sont :
- Les attentes en matière de santé, prévenir les maladies cardiovasculaires
- Le vieillissement de la population
- La montée des « valeurs animales », le bien-être animal, le statut animal
Ainsi, parfois ne pas manger de viandes ou de produits animaux devient plus qu’une tendance, il devient un acte militant pour certains (L’association L214) (Blezat consulting et al., 2017).
En France, 23% des plus de 15 ans ont déclaré avoir limité leur consommation de viande depuis 2015.
De nouveaux régimes alimentaires
Ainsi, il y a l’apparition de nouveaux régimes alimentaires :
- Flexitarien : 30% Français
- Végétarien et végan : 5% Français
- 50% des Français déclarent vouloir augmenter leur consommation de produits végétaux
- 46% des Français souhaiteraient que les restaurants proposent 1 à 2 plats végétariens ou végans. (Vegactu)
Cependant, le régime végétalien ou végan serait pour certains trop restrictif et ne sera qu’un phénomène de mode passager.
En France, la tendance actuelle, serait la recherche de nouveaux substituts à la viande comme les légumineuses, les
céréales ou le soja. En effet, le soja est présent sous plusieurs formes : lait, tofu, crème, yaourt, steak, snacking. D’autres aliments sont également utilisés pour confectionner de nouvelles boissons végétales (amande, noisette, coco, riz). Les produits végétariens représentent dans le rayon produit frais 3% des ventes dans les GMS. De plus, sur les 9 premiers mois de 2015, il y a eu une hausse du volume de ses produits de 12.5% par rapport à l’année antérieure (Blezat consulting et al., 2017).
Et demain…
De plus, de nouveaux aliments apparaissent comme les insectes. En effet, leur intérêt est en croissance car ils ont une valeur nutritive intéressante et leur production a un faible impact sur l’environnement (Blezat consulting et al., 2017).
Les biotechnologies possèdent également des avantages. Ce sont des techniques permettant de modifier, synthétiser, dégrader des molécules en utilisant du vivant. Dans l’alimentaire, les biotechnologies sont utilisées pour reconstituer des acides aminés de synthèse afin de succéder à la protéine animale. Les organismes employés sont des levures et champignons. Ils permettent d’obtenir des produits simples et des protéines de champignons (Blezat consulting et al., 2017).
Les personnes consommant ces produits sont généralement des femmes, avec un régime végétarien ou flexitarien. Ces personnes n’ont pas un type d’éducation particulier et ont un mode de vie urbain (Blezat consulting et al., 2017).
Auteur : Sandrine Mevel, étudiante en Master 2 ADNS
BIBLIOGRAPHIE
APSARes – Impact des modes alimentaires sur l’environnement et la disponibilité alimentaire mondiale, nd.
Blezat consulting, le Crédoc et Deloitte Développement Durable – COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES EN 2025 – TENDANCES ET IMPACTS – DÉCEMBRE 2016
Vegactu : GONDAWA Lili – Combien de végétariens et de vegans en France ? 2017