Article mis à jour le 26 juin 2024
Vous avez sûrement déjà entendu parler de l’upcycling ? L’art de faire du neuf avec du vieux est une tendance à la hausse dans de nombreux domaines, notamment la mode, l’alimentaire, la nutraceutique, la cosmétique. Décryptage d’un concept simple qui s’impose et devient désormais indispensable pour créer de nouveaux produits sans polluer.
SOMMAIRE
Upcycling, Késako ?
Tout d’abord examinons ce qu’est l’Upcycling. Connu en français sous les termes d’ “upcyclage” ou de “surcyclage”, l’Upcycling signifie littéralement “recycler vers le haut”. Cette tendance de l’économie circulaire se différencie du recyclage.
Recyclage et Upcycling, quelle différence ?
Le recyclage a pour objectif de faire du neuf à partir du vieux, à qualité au mieux égale.
« Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ».
– Antoine Laurent de Lavoisier
L’upcycling, c’est une nouvelle forme de recyclage plus ambitieuse. Son but est de transformer des produits et matériaux destinés à être jetés en produits de qualité supérieure et à un autre usage que leur utilisation première. L’idée est donc de valoriser un produit qui n’est plus employé en utilisant les matériaux d’origine pour créer un nouveau produit en valorisant la matière première.
L’Upcycling, une tendance éco-circulaire
L’upcycling rencontre un franc succès. Et pour cause, depuis plusieurs années, les Français sont de plus en plus sensibles au gaspillage alimentaire. Ce procédé s’impose peu à peu pour limiter l’empreinte environnementale et réduire les déchets. Une méthode innovante qui permet de diminuer considérablement l’impact de l’homme sur la planète.
Upcycling : une pratique émergente dans de nombreux secteurs
La mode se met à l’upcycling
L’impact de la mode sur la planète
Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), plus de 100 milliards de vêtements sont vendus dans le monde. En France, près de 600 000 tonnes de TLC (Textiles d’habillement, Linge de maison et Chaussures) sont mis sur le marché soit près de 2,6 milliards de pièces (1). Cette surconsommation textile est source de gaspillage et de pollution. En effet, la mode émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année. De ce fait, elle représente un impact plus important que le trafic aérien et maritime réunis. (1)
Face à cet emballement de la production à la consommation liée notamment à des produits à prix attractifs, diverses solutions apparaissent envisageables : réutiliser, réparer et recycler. Le recyclage des textiles est d’ailleurs mis en lumière avec la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.
Des marques s’engagent pour une mode éthique, responsable et durable
Face aux multiples problématiques environnementales liées au secteur de la mode, de nombreuses marques se sont lancées dans une démarche plus responsable en utilisant des matériaux naturels ou biologiques.
D’autres vont encore plus loin ! Elles s’engagent dans une démarche d’upcycling et réutilisent des matériaux en fin de vie, sans générer de nouveaux déchets supplémentaires. C’est le cas de Zéta, une marque de baskets zéro-déchets. Les paires de baskets sont entièrement fabriquées à partir de matériaux recyclés, recyclables et végan. Elles sont créées uniquement à partir de matériaux en fin de vie : des déchets de la production vinicole, des bouchons de liège recyclés, du plastique repêché en Méditerranée, ou encore des chutes de caoutchouc recyclées. La sélection des matériaux recyclés de qualité leur permet de proposer des baskets confortables et durables tout en limitant l’empreinte carbone au maximum.
Pour prendre un autre exemple, Minuit sur Terre propose des chaussures mais aussi des sacs aux matériaux Vegan et responsables : une matière végétale neutre en carbone fabriquée à base de céréales mélangées à des fibres synthétiques recyclées, raisins, pommes, bouteilles plastiques recyclées… De plus, la marque récupère les paires de chaussures en fin de vie pour en faire de nouvelles semelles pour leurs baskets.
L’upcycling alimentaire
En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros. (2) Le gaspillage alimentaire est donc un enjeu devenu aujourd’hui incontournable. Pour les industriels, l’optimisation de leurs procédés de fabrication et la valorisation de leurs coproduits leur permettent de réduire leur quantité de déchets.
L’entreprise Résurrection a choisi d’aller chercher des produits qui, jusque-là, n’avaient jamais été transformés pour l’alimentation humaine. Elle propose des biscuits apéritifs sains, 100% végétal et made in France. Conçu à partir de résidus de céréales de brasserie, ce produit répond à un processus de fabrication « zéro déchet ». Une opération de valorisation de déchets de brasserie réussie, qui leur inspire le nom de leur produit : Crackers Résurrection.
Dans la même démarche, La Biscuiterie Handi-Gaspi œuvre pour la transition alimentaire. Les fondatrices se sont engagées dans la fabrication de biscuits bio “upcyclés”, gourmands et engagés à base de pains invendus. Une belle manière de lutter contre le gaspillage alimentaire !
6 000 000 Biscuits = 120 000 baguettes sauvées
Une baignoire remplie d’eau = 1 baguette = 39 000 m3 d’eau économisée
L’upcycling s’invite dans les compléments alimentaires
De nombreux coproduits produits et non utilisés peuvent être valorisés sur différents marchés tels que l’agro-alimentaire, mais également la nutraceutique et la cosmétique.
Valorisation de coproduits
De nombreux coproduits sont utilisés pour fabriquer des ingrédients, quelle que soit la filière. À titre d’exemple, au sein de la filière aquacole, les écailles des poissons sont employées pour produire de la kératine, leurs têtes pour élaborer de l’huile (phospholipides, EPA, DHA). De la même manière, les peaux, écailles, arêtes et nageoires permettent de fabriquer du collagène, élastine, gélatine, hydrolysats, chondroïtine sulfate, minéraux… La membrane d’œuf est également une source naturelle de collagène. Un actif a donc pu être extrait pour améliorer la santé de la peau. Il s’agit d’Ovoderm®. Cette innovation brevetée affiche une richesse élevée en collagène de type 1 pur.
Upcycling et emballage
Prenons le cas des emballages. Créée par trois frères, l’entreprise Les Bio Frères propose des compléments alimentaires naturels BIO et véganes à base de vitamines et minéraux d’origine naturelle. Leurs piluliers durables, éco-responsables et originaux sont fabriqués avec un bouchon en liège réutilisable à vie et tout en carton recyclé. L’étiquette peut être retirée afin de permettre aux consommateurs de réutiliser le pilulier selon leurs envies !
Upcycling et cosmétique
L’industrie cosmétique ne fait pas exception. Seppic s’est donné pour mission de mieux utiliser les ressources déjà exploitées et le recyclage des déchets de fabrication. Par exemple, leur poudre texturisante SEPIFINE™ destinée aux produits de soin et au maquillage utilise un produit normalement considéré comme un déchet. Il utilise le mésocarpe de la babassu, une noix brésilienne. L’huile de ce fruit est utilisée localement dans l’industrie alimentaire et dans les carburants.
De même, Sophim a également fait le choix de l’upcycling. L’huile de framboises biologique est notamment produite selon le principe de surcyclage, en s’appuyant sur l’utilisation des pépins, récupérés lors du processus de fabrication d’huile alimentaire.
L’upcycling : une idée marketing
D’une façon générale, l’upcycling devient à l’heure actuelle une tendance forte. Outre le fait de s’engager sur la voie d’une production plus éco responsable, le surcyclage est devenu un argument marketing de premier plan pour les marques. Et pour cause, les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la cause environnementale, aux gaspillages et aux déchets.
Une production plus responsable et durable ainsi que des allégations écologiques sont des outils de marketing puissant.
En d’autres termes, en mettant en valeur vos engagements en faveur de l’environnement, vous apportez une valeur ajoutée pour votre démarche marketing !