Article mis à jour le 18 décembre 2020
La mention « Made in France » ou encore « Fabriqué en France » est un marquage d’origine. Elle figure sur l’emballage de certains produits et a bonne notoriété en France. Selon une étude réalisée en 2018 par l’Ifop, pour les Français, le pays de fabrication constitue un critère important lors de l’achat d’un produit. Pour 74% d’entre eux, ils seraient prêts à payer plus cher pour un produit fabriqué en France. La mention « Made in France » présente donc un intérêt commercial pour de nombreux secteurs, notamment l’agroalimentaire et les compléments alimentaires. Cependant le règlement concernant cet étiquetage a dernièrement changé. Quelles sont les nouvelles règles mises en rigueur ? Que signifie vraiment la mention « Made in France » ?
SOMMAIRE
Ce qui change pour l’agroalimentaire dans l’utilisation du « Fabriqué en France »
Depuis le 1er avril 2020, la mention « Fabriqué en France » que l’on retrouve sur de nombreux produits alimentaires, ainsi que toutes les représentations graphiques faisant référence à la France, ne sont autorisées que sous certaines conditions. Le règlement (UE) 2018/775 demande d’informer les consommateurs sur les denrées alimentaires. Cela passe par de nouvelles règles d’indication du pays d’origine ou du lieu de provenance de l’ingrédient primaire d’une denrée alimentaire.
Jusqu’à maintenant, la plupart des fabricants indiquait la mention « Made in France » lorsque la fabrication du produit se faisait sur notre territoire. Ce qui était encore autorisé d’un point de vue légal il y a quelques mois. Cependant, les ingrédients qui le composaient pouvaient avoir une origine différente. Mais le fabricant n’était pas dans l’obligation de le préciser sur son étiquetage.
Depuis l’entrée en vigueur du règlement (UE) 2018/775, lorsque le fabricant utilise une telle mention, ou toute autre représentation, y compris représentation graphique, telle que le drapeau français ou la carte de France par exemple, il est dans l’obligation de faire figurer l’origine de l’ingrédient primaire de la denrée alimentaire.
Pour rappel, suivant le règlement (UE) 1169/2011, l’ingrédient primaire est « le ou les ingrédients d’une denrée alimentaire qui constituent plus de 50 % de celle-ci ou qui sont habituellement associés à la dénomination de cette denrée par les consommateurs et pour lesquels, dans la plupart des cas, une indication quantitative est requise ».
Pour la plupart des denrées alimentaires, l’exercice ne semble pas trop difficile. C’est le cas par exemple du lait ou des céréales à base de blé. Bons nombres d’acteurs de l’agro-alimentaire ont d’ailleurs sauté sur l’occasion pour valoriser encore plus leurs produits. Comme en témoignent de nombreuses publicités.
Ce qui change pour les marques de compléments alimentaires
Pour les compléments alimentaires, la tâche est plus ardue. En effet, quels sont les ingrédients primaires à considérer : les excipients, les substances actives ? Pour les produits de synthèse, comme la plupart des vitamines, des minéraux et des acides aminés, peut-on vraiment parler d’origine géographique ? Et pour les extraits de plantes ? Faut-il indiquer l’origine du lieu de fabrication de l’extrait ou le lieu de récolte de la plante ?
Certains ont pris le parti de jouer la transparence en indiquant l’origine de leurs ingrédients actifs, notamment avec des plantes comme le gingembre ou le guarana qui ne peuvent pas être d’origine française. Dans le cas où le complément alimentaire contient très peu d’actifs et qu’ils sont d’origine naturelle, les choses sont plus faciles.
Néanmoins, pour d’autres formulations, c’est un véritable casse-tête auquel les fabricants ont du mal à faire face. Notamment, lorsque le complément alimentaire contient des substances d’origine synthétique ou lorsque les ingrédients primaires sont très nombreux. Le responsable de mise sur le marché du complément alimentaire peut alors rencontrer un certain nombre de difficultés.
Il existe pourtant des moyens à mettre en place qui permettent à la marque de conserver son identité française.